Imaginez, à l'aube du troisième millénaire, que
l'Église du Lien universel, grâce à son maître
«On», aux chaînes épistolaires du bonheur,
aux images subliminales et à des télévangélistes
musclés, régisse la sexualité, la littérature et
l'inconscient des humains, pardon, des fidèles !
Seul Julien Trespar, «brebis galeuse», âme
damnée et nouvel Apostat, tente de détourner
et de briser l'autorité de cette cauchemardesque
théologie. Comme dans ses romans précédents,
Laplace poursuit son raisonnement, qu'il émaille
de références actuelles, avec une logique glaciale
et dans une prose abrasive. Dans la littérature
contemporaine, le lecteur est pouponné. Ici, il
est mis en danger. C'est la véritable réussite
d'Yves Laplace.
Jérôme Garcin (L'Événement du Jeudi)