C'est le mercredi 24 janvier 1962 que Jules et Jim, dans lequel Bernard Appelbaum avait fait de la figuration, sortit sur les écrans, et c'est le vendredi soir qu'avec sa mère, il est allé le voir au cinéma Vendôme, avenue de l'Opéra.
Après la séance, malgré le froid, sa mère lui donnant le bras, ils sont rentrés à pied jusqu'à leur domicile, au 7 de la rue Oberkampf, tout près du Cirque d'Hiver. « As-tu lu le livre d'où a été tiré le film ? » Non, il ne l'avait pas lu. « J'aimerais bien le lire », lui a-t-elle dit, et ce fut le commencement de ce qu'il allait apprendre de ses parents.
Cette histoire de Jules et Jim et Catherine - un pur amour à trois, avait dit François Truffaut - était comme l'écho de ce que sa mère avait vécu.
Ainsi, il avait fallu un film pour que cette histoire - un peu de son histoire - lui parvienne enfin.
« Si la vie est éphémère, disait Vladimir Jankélévitch, le fait d'avoir vécu une vie éphémère est un fait éternel. »