Tel Aviv, 2011. À la mort de Louna, sa grand-mère chérie, Aliza, étudiante israélienne en Histoire, découvre trois photographies
énigmatiques portant trois dates. Ce sera le fil d'Ariane dans sa
quête des origines, sur lesquelles pèse un lourd secret de famille.
Thessalonique, 2012. Sous couvert de préparer une thèse sur
Abraham Bénaroya, fondateur du premier Parti Socialiste Grec,
Aliza mène son enquête sur la communauté israélite, descendant
des Séfarades chassés d'Espagne à la fin du XVe et majoritaire dans
la ville autrefois appelée Salonique et surnommée « La Jérusalem
des Balkans ».
L'auteur tisse habilement trois époques : celle de l'enquête, celle
du passé heureux dans l'entre-deux-guerres mais où les nuages
s'amoncellent, et celle de la tourmente durant l'Occupation
allemande qui va balayer cette communauté dont les Nazis
extermineront 98%. Sur ce fond historique très documenté, on
voit revivre celle-ci au quotidien, on découvre ses rapports avec les
chrétiens, ses traditions et sa langue, le ladino.
Les scènes les plus intenses, comme l'évacuation du ghetto ou
l'enlèvement de Louna par son amant grec Pavlos qui l'arrache
aux griffes des Nazis, nous mènent, par leur style haletant et leurs
accents parfois bibliques, jusqu'au coup de théâtre final.