« Nul ne fut, en son temps, plus admiré et plus dénigré que lui. Oscar Wilde appartient à la race malheureuse des sceptiques, des fainéants, des esthètes. Mais ce n'est ni un cynique ni un fripon. Oscar le pitre ou Wilde le martyr ?
Toujours tenté par la dernière extrémité, imbu et un peu las de soi sans être dégoûté du monde, le trublion de l'Angleterre victorienne a été grisé par sa suprématie, foudroyé par le succès, puis il a connu l'opprobre, le déshonneur, la chute.
De l'épreuve subie et obscurément désirée - le procès, la prison, l'exil -, qui anéantit le poète, l'homme sortira modifié, "auréolé", plus large de front et d'épaules devant ses juges. Mais nul n'a été plus lucide ni plus aveugle, sans jamais se renier. »
Tout entier sous le charme de cet écrivain cabotin et agaçant, Frédéric Ferney en offre au lecteur un portrait passionnant. S'il avoue s'être demandé parfois « avec la naïveté du biographe attendri » qu'il n'est pas, s'il aurait pu être l'ami d'Oscar Wilde, il nous prouve avec brio et générosité, d'une plume trempée d'humour, qu'il lui est indéfectiblement attaché.