Ce recueil, constitué d'un récit et de notes théoriques, interroge les territoires de formes investis par la photographie amateur. Le premier texte, Oskar Jupiter, fondé sur des souvenirs matérialisés et archivés, privilégie l'errance, le découpage énumératif et la liberté prise avec les lieux et les temps du récit pour raconter cet exercice des plus commun : photographier pour soi. Alain Marsaud insiste sur la discontinuité du tissu du visible, raconte sa pratique qui consiste à maintenir la précarité, la fragilité et la spontanéité de ses images. Le second texte, Instances indécises, questionne la discontinuité du tissu du visible, mettant en avant des principes d'ajustement, de collusion ou d'évocation. L'enjeu est bien de réactiver le mouvement des images, souvent par un geste perturbateur, de les sortir de leur sommeil archivai pour libérer en elles un nouveau potentiel. Il leur revient alors de se recomposer avec des temporalités et des espaces inédits - ce qui s'apparente à une sorte de montage au sens cinématographique -, d'acquérir de nouvelles conditions de visibilité. Tout est histoire de construction, d'agencement de fragments épars et discontinus et la magie, s'il en est une, tient à ces équilibres de formes et à ces dispositifs toujours imprévisibles.