Longtemps considérés par les seuls mythologues et poètes, les
récits antiques n'ont cessé, depuis la naissance de la psychanalyse,
de révéler la richesse de leurs significations. À la suite de Freud
et de Jung, James Hillman affirme la nécessité de renouer avec
notre imagination inconsciente, ce monde «imaginal» malmené
par le rationalisme occidental et bien représenté par l'extraordinaire
complexité des mythes grecs.
Ainsi, nous dit l'auteur, le grand Pan n'est pas mort et son absence
peut devenir oppressante. Refoulé par deux mille ans de christianisme,
déformé, effrayant, démoniaque, le dieu n'en finit pas
de se manifester au coeur même de nos complexes pathologiques,
dans certains comportements sexuels, dans nos angoisses, dans
nos paniques, dans nos cauchemars. La reconnaissance de cette
part maudite de notre psyché, en réconciliant la nature et l'âme,
contribuerait à restaurer notre intégrité, à soulager le malaise de
l'homme moderne.
À travers un exemple précis et par l'exploration de notre
«Grèce intérieure», le grand psychologue renouvelle ici, de façon
stimulante, notre compréhension des phénomènes de l'âme.