«Où est passé hier ?» se demandait Gamal Ghitany
dans les premières pages de Sémaphores, son précédent
Carnet. Le questionnement sur l'oubli, sur la mémoire des
hommes et la mémoire des lieux - ceux de l'Égypte et du
vaste monde -, irrigue de la même manière Par-delà les
fenêtres. Mais ici, tous les souvenirs, toutes les images
surgissent dans le regard de l'auteur par le truchement
des fenêtres : fenêtres de l'enfance au Caire, de la découverte
de l'amour, du désir, de la mort ; fenêtres des hôtels ;
hublots des avions ou des sous-marins ; ouvertures des
casemates sur le front de Suez ; guichets des portes de
prison ; «fenêtres d'apparition» du pharaon ou des dirigeants
politiques modernes ; vitrages des hauts gratte-ciel
moscovites ou new-yorkais ; tableaux d'Edward Hopper...
autant d'ouvertures sur le monde, dans ce qu'il peut avoir
de plus insaisissable.