Quand Hanna découvre, parmi les effets de sa mère Simone récemment décédée, des carnets, photographies et coupures de journaux, elle se rend à Kamouraska pour tenter de trouver le fil qui rattachera son histoire à celle de cette femme silencieuse, absente de sa propre vie. Le long du Saint-Laurent, de Montréal à Pointe-au-Père, suivant des marées parfois cruelles, elle remonte le siècle jusqu'en 1914, au moment du naufrage de l'Empress of Ireland. Sur cette route qui la conduit vers elle-même, Hanna devra composer avec le poids des secrets et des douleurs enfouies, que même le fleuve n'a su emporter.
Depuis la parution de son premier livre jusqu'à l'obtention du prix Athanase- David décerné pour sa contribution à la littérature québécoise, Hélène Dorion, artiste multidisciplinaire, a fait paraître plus de trente-cinq ouvrages traduits dans une quinzaine de pays. Pas même le bruit d'un fleuve a été finaliste du Prix des cinq continents.
J'ai remonté le fleuve jusqu'à Kamouraska. Simone y avait passé sa jeunesse, moi, je n'y étais encore jamais allée. Là-bas, je rencontrerais le visage de cette femme, ma mère, dont j'ignorais peut-être l'essentiel. À tout le moins, ce que je savais de son visage s'estompait à mesure que j'avançais vers lui. Sur la route, j'imaginais Simone à mes côtés, comme dans le voyage que nous n'avions pas fait. Je l'entendais rire, je la voyais contempler le paysage puis se tourner vers moi pour me raconter quelques souvenirs de sa jeunesse, de ce temps avant la tristesse, ce temps avant mon père.