Avec Pathosophie, Viktor von Weizsäcker construit une nouvelle anthropologie dans laquelle la dimension passionnelle et pathique de l'homme est à la fois la base et l'origine d'une médecine repensée de pied en cap.
À partir de la destinée pathosophique de l'homme, il fonde un tout autre système afin de pouvoir penser les rapports entre différentes maladies, qu'il expose dans une double triade : névrose-biose-sclérose, organose-somatose-psychose. Ce système se déploie non à l'intérieur de lui-même mais dans la relation médecin-malade, fondée sur la biographie et qui prend forme dans les pathographies. Le détour par la pathographie, à laquelle Viktor Von Weizsäcker a consacré sa vie, transforme tout ce qui peut devenir système en encyclopédie.
Viktor von Weizsäcker invite à faire le tour des thèmes fondamentaux de l'existence pathique (la douleur, la volonté, la sexualité, la conscience, l'État, le pouvoir, le mensonge, le vertige, l'ennui et la mort) et, ainsi, fait entendre plusieurs voix dans une cohérence polyphonique.
Le mode de pensée encyclopédique avec ses foyers de concepts forme un paysage qui apparaît lorsque nous nous y mouvons et Viktor von Weizsäcker nous le fait sentir au lieu de nous le prouver.
Selon Jacques Schotte, nous avons à penser plus avant les formulations de Viktor von Weizsäcker si « nous voulons guérir et nous guérir, c'est-à-dire vivre davantage ». Comme le proclame Hölderlin : « C'est celui qui a pensé le plus profond qui aime le plus vivant ».