L'Indochine joua un rôle non négligeable, quoique jusqu'ici peu mis
en évidence, dans la réflexion et l'action d'un diplomate qui passa
vingt ans comme consul en Chine (1895-1909) et ambassadeur au
Japon (1921-1927), et fut appelé en ces qualités à favoriser les
échanges de tous ordres entre la colonie et les zones de compétence
successives du fonctionnaire. Claudel, qui effectue en marge de son
affectation japonaise deux séjours prolongés en Indochine et réagit
d'une façon originale à l'ensorcellement d'Angkor, demeurera
attentif jusqu'à ses tout derniers jours au sort de la colonie, pays de
mission et de martyre où la chute de Dien Bien Phu arrachera au
vieux poète « un cri d'horreur et d'indignation ».