Quelque chose s’écarte,
dans le paysage,
quand nous avançons.
Dans ce roman d’anticipation poétique, Mathilde Roux réalise des collages cartographiques incrustés de mots et Virginie Gautier arpente ce territoire avec les siens. Ensemble, elles réalisent, dans la confrontation du paysage aux interprétations de la carte, un récit à la jonction des univers, des genres et des esthétiques. Au fil des apparitions ou disparitions des terres et des signes qui se (re)composent, le tout emmêlé dans la texture du plan, se noue alors un dialogue qui ne cesse de pressentir les pires tumultes des époques futures.
Le travail de Mathilde Roux et Virginie Gautier est un départ en forme d’écart. Écart (...) avec la cartographie conventionnelle. Tournant les pages de ce livre, on ne peut qu’être frappés par les échos multiples d’une littérature qui a rompu les amarres avec les rivages d’un monde trop connu, trop cartographié : René Daumal et Alain Damasio sont là à n’en pas douter, comme en embuscade. Il y a en effet dans ces lignes tracées et ces cartes façon commune avec la géographie paradoxale du Mont analogue, avec celle, antipodique cette fois, de La Horde du contrevent. Sans compter qu’un Henry David Thoreau doit sans doute arpenter des grèves voisines. — Postface d'Alexandre Chollier.