La poésie de langue d’oc, depuis Frédéric Mistral, s’enracine dans un paysage : celui de la langue dont le poète décide de s’emparer pour en faire celle de son écriture. Au xxe siècle, les poètes d’oc, enrichis des multiples influences qu’ils ont pu recevoir, donnent à ce mouvement une richesse nouvelle : la langue du paysage qu’ils ont élu, aussi bien celui de leurs origines que celui qu’ils se sont forgé de toutes pièces, vient modeler et illuminer le poème. Et chaque poème, à son tour, devient le paysage d’un imaginaire où les origines, métamorphosées, se reflètent et se transforment, à l’infini. Le poème recrée la langue dont il est issu, et lui confère des rythmes spécifiques et des couleurs singulières. L’essai de Philippe Gardy part à la recherche des paysages du poème de six poètes d’oc exemplaires du milieu et de la seconde moitié du xxe siècle : Léon Cordes, Robert Lafont, Bernard Lesfargues, Georges Reboul, Max Rouquette et Jean-Calendal Vianès.