«Nous vivons désormais dans le "présent perpétuel" prédit
par Debord. Oh, sinistre prestige de la table rase, conjugué
à la tyrannie du spectacle... De plus en plus souvent,
les romans qui agitent l'opinion donnent à pressentir une
littérature sans mémoire, une communauté réduite aux
caquets de l'autobiographie, maigrelette et touche-pipi,
jetant des anathèmes pathétiques sur l'imagination
qui lui fait défaut, arpentant les champs de bataille
cathodiques, parée de fausses-vraies balafres et de
peintures de guerre tendance, fixant sur la caméra un
regard terrible : "J'ai l'air assez barbare, là ?" Et il arrive,
oui, que l'on trouve cela délicieusement barbare.»