La beauté est soeur de notre quête, tant
dans la joie que dans les fêtes funèbres.
A vingt ans, le pays dogon m'offrit lenteur
et contemplation, ainsi que la langue
muette des paysages dont les couleurs
invitèrent l'ami peintre à joindre ses
pas aux miens. Nous partîmes, habitant
de menues cours où le monde entrait à
profusion. Il y avait le soleil, la terre et
de nombreux visages. Ce qui n'était rien,
orienta toute une vie. Nous récoltâmes
des signes sur de petits carnets dans ce
pays si nu dont je ne suis jamais revenu.
Ce livre dit un peu les pierres, la lumière
et l'orage, la vie vivante qui file comme
une truite.