Au-delà du constat du déclin ou de la vitalité de la vie monastique actuelle, Laurent Denizeau pose, en anthropologue, une question fondamentale, jusqu'à présent délaissée par la sociologie et l'anthropologie davantage attentives à définir le religieux : qu'est-ce que la foi ? L'auteur tente d'y répondre par le biais d'une ethnographie « rapprochée » de l'expérience monastique telle qu'elle peut se vivre au quotidien dans l'intimité de la clôture. Plus que de sacré, de profane, de fonction rituelle, de cosmogonie, il est alors question d'espérance, de doute, de ferveur, de lassitude, d'obéissance, de liberté, de pleurs et de rires, mais surtout de vivre-ensemble. Le vivre-ensemble monastique, c'est d'abord une modalité d'être en commun qui puise dans les représentations de la tradition pour faire ressortir, au-delà des appartenances locales, un lien à même d'unir les acteurs aux générations passées pour former « l'Église ». Et les questions posées sur la « tradition » s'appliquent à la plupart des autres religions dites « révélées ».