L'histoire de l'Allemagne est taboue depuis la Seconde Guerre mondiale. La belle légende d'un progrès linéaire, menant du Saint Empire romain germanique à l'Empire allemand de Bismarck, a cédé la place à une histoire funeste, marquée de part en part du sceau de l'échec.
Depuis la guerre, dans une Allemagne privée de toute responsabilité politique sur la scène internationale et jouissant d'une prospérité durable, on a préféré refouler ce passé et profiter de la conjoncture présente. Dans le reste du monde, c'est toute l'histoire allemande qui s'est vue frappée d'anathème, sous couvert que son unique vérité résidait dans les crimes du IIIe Reich. Le résultat est qu'aujourd'hui rares sont ceux qui connaissent l'histoire de ce pays.
Hagen Schulze, bien conscient qu'il s'agit là d'une nécessité urgente, s'emploie à combler cette lacune avec lucidité et sans complaisance. Car la naissance d'un nouvel Etat national allemand, le 3 octobre 1990, au lendemain de la chute du mur de Berlin, et les relations économiques que l'Allemagne a tissées avec l'extérieur la contraignent désormais à assumer un rôle politique nouveau dans le cadre de l'Europe naissante, tout comme sur le plan international. Elle se voit dès lors obligée d'expliquer à ses citoyens, mais aussi au reste du monde, <