Peut-on gagner sa vie sans perdre son âme ?
La doctrine sociale de l'Église comme chemin de sainteté
Est-il légitime de vouloir réussir sa vie ? Est-il moral de gagner de l'argent, de réussir dans son activité professionnelle ? Ou bien la réussite serait-elle immorale, voire même cause de perdition ? On se trouve immédiatement confronté à une véritable problématique de société. Telle qu'elle est posée, cette question comporte une part d'ironie, voire de provocation. Elle s'articule autour du précepte évangélique : « Qui voudra sauver sa vie la perdra » (Mc 8,35 ; Mt 16,25). Pourtant, une telle question a toute sa pertinence si l'on distingue bien les plans ; de quoi parle-t-on en posant cette question et que nous dit l'Évangile ? La manière de vivre et d'exercer une activité professionnelle peut être chemin de salut, chemin de perfection, de sainteté. Ainsi donc, on pourrait comprendre la question du rapport entre réussite et salut selon un mode inversé : je ne serai pas sauvé « malgré » mon labeur professionnel, malgré ma persévérance et peut être les succès que ce labeur induit, mais grâce à tout cela.