Les figures découvertes par Ernst Chladni (1756-1827) font partie des recherches qui fondèrent l'acoustique moderne. II les décrit une première fois dans un ouvrage publié à Leipzig (Entdeckungen über die Théorie des Klanges, 1787). Elles sont le médium réel du cycle éponyme de Philippe Deléglise initié en 2001 avec Poussières, tombeau de Chladni. Elles ont produit chez ce dernier un renouvellement du langage dans le cadre de sa réflexion sur l'autonomie de l'oeuvre et disent avec plus de clarté ses interrogations métaphysiques.
Dans la conclusion de son texte, Philippe Sers en parle ainsi : « De même que pour les lettrés chinois le rocher ou les racines gardent la trace du principe interne constant, c'est-à-dire de la dynamique créatrice du monde, de même les lignes de forces autour desquelles se regroupent les particules posées sur la plaque [de cuivre] mise en vibration nous parlent de la sagesse qui préside à la vie de l'Univers. Ces lignes et ces formes nous renseignent sur la distribution de la matière soumise à une énergie organisatrice. »