Dans une Italie à feu et à sang,
Pic de La Mirandole veut établir la paix entre
les savants. Kéroub, un ange très futé, l'observe en
cachette. Pourquoi Dieu a-t-il confié ce grand projet
de concorde à un simple mortel ? La nature humaine
serait-elle plus digne que les esprits célestes ?
Pic de La Mirandole (1463-1494)
Son nom de comte de la Concorde est bien justifié,
car il cherche à accorder les courants de pensées
les plus opposés. Comme les brumes s'évanouissent
au lever du soleil, ainsi à l'arrivée de Pic toutes
les oppositions disparaissent ; brusquement la
concorde le suit et le prend pour guide ; seul, il
peut accomplir ce que tant d'autres ont tenté avant
lui, car il s'emploie sans relâche à montrer l'accord
des juifs et des chrétiens, des péripatéticiens et des
platoniciens, des Grecs et des Latins.
Marsile Ficin,
Lettre à Robert Salviati et Jérôme Benivieni,
1488