L'arène de la corrida et celle du cirque forain, dans leur apparence même, font commerce avec la sphère des dieux. Cirque, le circulus qui désignait les orbes des planètes, c'est l'espace magique où les corps échappent à la gravité. Ces derniers décrivent sous le ciel du chapiteau des courbes précises, dessinent des figures dans lesquelles, pareilles qu'elles sont aux signes du zodiaque, se devine un destin. Mais le circulus, c'est aussi le cercle des charlatans et des rhéteurs chez les Romains, autour duquel s'agglutine la foule des badauds. Le cirque est plébéien comme il est d'élection, bas comme il est divin, sale comme il est sublime, fascinant comme il est sordide. Le cirque est une figure du sacer antique. Et le forain est lui aussi un hors-la-loi que la justice humaine ne saurait punir.