En 1920, Pierre Gide, avocat aux barreaux de Paris et de Londres, ouvre son cabinet. En conseillant des entreprises, il invente le barreau d'affaires en France. Pionnier, il sera imité et jalousé, puis oublié, avant de renaître au travers du cabinet qui porte toujours son nom cent ans plus tard.
Qui était ce fils de militaire, agent de liaison auprès de l'armée britannique pendant la Grande Guerre, cousin du Prix Nobel de littérature André Gide ? La « personnalité parisienne possédant une Buick » (Vogue), le passager des premiers voyages d'affaires transatlantiques, le travailleur infatigable qui fonde le premier cabinet collectif ? Sous l'Occupation, il poursuit son activité d'avocat pour défendre ses clients. À la Libération, on le lui reproche, bien qu'il ait aidé la Résistance. Banni de la profession, il est réintégré en 1954. Trois ans plus tard, il crée avec deux jeunes confrères le cabinet Gide Loyrette Nouel.
Au terme d'une enquête inédite, Michel Guénaire répare un oubli injuste en retraçant ce destin exceptionnel. Et la métamorphose d'une profession.