Pierre le Grand, tsar des Lumières ou des Ténèbres ?
Pierre Ier de Russie (1672-1725) n'a pas bénéficié de l'éducation d'un prince. Autodidacte, il développe très jeune une passion pour les exercices militaires et la marine. Parvenu au sommet de l'État, il s'applique à construire une armée moderne qui est aussi le champ expérimental de ses réformes politiques, économiques et sociales. Fondateur d'une capitale, Saint-Pétersbourg, il impose un nouveau mode de vie à ses sujets. Ses contemporains acceptent, non sans réticence, sa volonté progressiste, respectueuse cependant de l'essence même de la civilisation russe : le dogme orthodoxe. Il décrète la tolérance confessionnelle en son pays et sera de ce fait célébré comme monarque du progrès par les philosophes des Lumières. Créateur de la Russie moderne, nation exemplaire pour l'Europe selon Voltaire, érigé, de son vivant, en mythe ou en Prométhée des temps modernes, Pierre n'a cessé de susciter des jugements antagonistes, en particulier pendant son séjour en France. Sise à la charnière de deux époques, déchirée entre ses traditions et une farouche volonté de dépasser l'Occident, la Russie pétrovienne illustre aussi une certaine évolution de la vaste Fédération russe à l'heure actuelle. Cet ouvrage, très illustré, retrace sur un mode impartial son règne dans sa réalité et dans sa représentation.