«Pierre sauvages» surgit comme une présence accordée à l'instant.
On y découvre aussi mémoires ou racines fuyantes à travers la spirale
du temps ! Pointe un petit village niché dans le Vercors. Pour qui s'y
attarde, le lieu offre des lignes épurées au regard, tout autant qu'il est
ouverture, révélation, résistance ou méditation. Pour qui a envie
d'être interpellé, les pierres peuvent dévoiler certains mystères qui
surprennent ou dire ce qui fuse à jamais insaisi. Devant un monde
désarticulé, les pierres sont là et rappellent les combattants de la
liberté, les résistants, elles sont hymne aux vivants qu'on enterre.
Elles évoquent aussi recueillement, silence emmêlé au chant du coq
qui fait valser la langue des étoiles. «Comment lire Claudine Bertrand
- disons : entre Gaston Miron et Tristan Tzara. Mais il s'agit
des poèmes d'une femme du Québec, par qui s'invente ainsi dans son
espace une langue comme il n'en est pas d'autre...», ainsi s'exprime
Jean-Pierre Faye.