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« C'est le mouvement qui est la force du poème. Le mouvement de la pensée. Au présent progressif. Le poème est machine à avancer. Très vite le plus souvent. Sur une longue distance, pourquoi pas ? Nous lisons, nous sautons, nous courons en poésie. Les sauts, les bonds sont la partie joyeuse de la logique poétique. Grande différence avec la prose appliquée à elle-même. Légèreté de la poésie disait Platon. Mais bien sûr ! Mais quel avantage ! Voyez la rapidité de Brueghel, premier peintre moderne à embrasser les foules avec l'espace. Puis vient le romantisme, tendance à l'immobilité. S'enliser à Senlis ? Émotion plutôt que motion ? Nous, nous repartons, redémarrons, réenfourchons l'autonomie du vers. Volts, voltes et désinvolture. Quel but ? Jouer avec de nouvelles gravités. » J.D.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Jacques Darras publie depuis 1988 (La Maye I) un poème en 8 chants prenant pour sujet la Maye, petite rivière côtière du Ponthieu/Marquenterre. Le texte présent fera sans doute partie du tome VII remanié, La Maye réfléchit. Jacques Darras est par ailleurs traducteur de Walt Whitman, Samuel T. Coleridge, William Blake (NRF/Poésie), Shakespeare, Malcolm Lowry (Grasset), Ezra Pound (Flammarion). Il est aussi auteur des essais Nous sommes tous des romantiques allemands (Calmann-Lévy) et Nous ne sommes pas faits pour la mort (Stock).