La pin-up est partout. Avant même qu'on invente le mot pour désigner les jolies filles qui ornaient les chambres des soldats de la Seconde Guerre mondiale, elle s'imposait dans la culture populaire. Des Gibson Girls à Katy Perry en passant par Marilyn Monroe, elle est toujours présente !
Mais la pin-up est bien plus qu'une femme-objet. Cet ouvrage a l'intention d'aller voir derrière le poster et le fantasme, et d'explorer ce qui, dans cette figure glamour, révèle les tensions entre les genres. On se propose ici d'examiner sous toutes les coutures, dans une perspective culturaliste, cette figure incontournable, de la considérer comme un outil d'analyse des relations de genre, apte à détecter les mécanismes, parfois subtilement dissimulés, de la domination masculine. Pour comprendre la pin-up, et ce qui en elle traverse les époques, on s'appuiera sur une période clé, à la fois pour l'histoire du cinéma et pour la représentation des femmes : le cinéma des années 1930 aux États-Unis et en particulier la période dite du « pré-Code hollymoodien », ces quelques années qui précèdent l'application stricte du Code Hays, entre 1930 et 1934, souvent présentées comme une parenthèse enchantée.
En analysant plusieurs archétypes de pin-up, de Betty Boop à Jane Parker en passant notamment par les actrices Jean Harlow
ou Mae West, l'ambition de cet ouvrage est de déconstruire le fantasme de la pin-up comme femme-objet mais aussi de nuancer
la vision d'un pré-Code où tout serait permis.