Piques & Banderilles, chroniques satiriques
En 1871, le romancier José Maria Eça de Queiroz (1845-1900) fonde avec Ramalho Ortigão une revue satirique, Asfarpas (Les banderilles), destinée à tourner en ridicule tout ce qui va mal dans le pays. Eça précise, dans une lettre à un ami, qu'il veut faire un « journal de combat, un journal mordant, cruel, incisif, acéré et surtout révolutionnaire ». La cible en est le monde politique et diplomatique, les dérives de l'Église, les moeurs bourgeoises hypocrites, la littérature ultra-romantique, l'inanité de l'Éducation, etc. La dimension sociale y est toujours présente : les pages sur la vie misérable des petites gens, le sort des prisonniers, la lutte des grévistes ou des pêcheurs ne sont pas sans rappeler celles des Choses vues de Victor Hugo.
Mais ce qui domine, c'est la satire. Eça est persuadé que le rire est une arme efficace. « Le rire, écrit-il, est la forme de critique la plus utile car elle est la plus accessible à la foule. Le rire ne s'adresse pas au lettré ni au philosophe mais à la masse, à l'immense public anonyme. »
Cette édition propose un florilège de morceaux choisis des meilleurs articles, qui demeurent encore aujourd'hui étonnants d'actualité, au Portugal et ailleurs.