L'Art faber rassemble les œuvres d'art ayant en commun la représentation du travail et plus largement des mondes économiques.
Il forme un corpus en grande partie méconnu, « trop beau et trop puissant pour rester si peu célébré », comme le regrettait Umberto Eco, un de ses soutiens pionniers. La poésie de l'Art faber n'échappe pas à ce constat. Pis, d'aucuns pensent que les poètes ne se sont jamais inspirés de ces univers d'Homo faber, ce fabricant, porteur des mondes économiques. De façon inédite, cet ouvrage illustre combien, au contraire, poètes et poétesses les ont souvent convoqués dans leurs œuvres, tant pour les raconter que pour les louer ou les critiquer, au point même de contribuer à les façonner.
À travers une sélection de poèmes anciens et contemporains, ce spicilège porte un éclairage nouveau sur des œuvres célèbres et révèle aussi au grand jour des textes oubliés mais non moins saisissants. Il présente par ailleurs un recueil de poèmes d'Émile Verhaeren, dont l'apport au patrimoine de l'Art faber est incontournable et que Stefan Zweig, admiratif, considérait comme « le plus grand de nos lyriques d'Europe », ajoutant que « [t]outes les manifestations de l'activité moderne se reflètent dans l'œuvre de Verhaeren et s'y transmuent en poésie ».