La politique des auteurs est née d'une réaction contre un système logique ancien qui identifiait le film hollywoodien à un genre, à une maison de production, à un interprète. Elle est parfois allée trop loin, réduisant l'acteur à l'état d'objet.
La carrière de quelques grands comédiens - Cooper, Wayne, Grant, Stewart, entre autres - révèle, parfois, des obsessions thématiques, et, presque toujours, une continuité dans le travail corporel et la gestuelle qui peut s'étendre sur toute une carrière. Ainsi, Cary Grant court de la même façon vers son taxi, plié en deux, dans Arsenic et vieilles dentelles et dans Charade, tourné vingt-deux ans après, avec un autre réalisateur. Cary Grant est plus un auteur de films qu'un Feyder ou un Coppola, telle est la thèse provocante de Luc Moullet.
Ce livre tente également d'analyser l'œuvre d'un James Stewart avec la même approche que l'on aurait face à celle d'Ingmar Bergman, en éliminant le recours habituel à l'épithète et à l'analyse de la vie privée.
Une véritable politique des acteurs...