Popeye par les pieds est la reprise d’une intervention, faite à l’invitation de Sandra Delacourt et Chloé Quenum, dans le cadre de « Ce qui nous lie », à l’école d’art de Tours, le 30 mars 2022. Ce cycle de conférences a pour but d’interroger les « constructions des subjectivités » et les « modes d’énonciation de l’appartenance » au travers de la parole d’artistes, d’écrivains, de vidéastes, etc.
En réponse à cette invitation, Patrice Blouin propose un conte théorique qui est à la fois une présentation de Popeye de Chypre, son dernier livre, et la reprise dans un autre récit des mêmes événements. Les événements c’est ici un détournement fantastique de funérailles et la décision de ré-enterrer sa mère à Chypre en 1979. Popeye de Chypre appartient ainsi à un genre hybride, l’auto-science-fiction ou ASF, dont l’auteur explique les connexions avec son identité sociale de petit bourgeois. Il évoque aussi les moyens plastiques employés pour ce projet (lapsus oculaire, mashup numérique). Et essaye de définir, au-delà de ce travail, ce que pourrait être une littérature digitale ou post-medium.
Convoquant à la fois Karl Marx et Monique Wittig, Freud et Annie Ernaux, Christine Angot et le test du « gorille invisible », Popeye par les pieds est une tentative originale de constituer une « connaissance située » sur le récit de soi.