Portraits est un recueil d'articles littéraires rédigés et compilés par Robert Brasillach et paru chez Plon en octobre 1935. Il s'agit d'articles dont les premiers ont été écrits au début de la carrière littéraire de Brasillach, à l'époque de La Revue française et de L'Action française, en 1931 ; d'autres, en revanche, appartiennent aux années 1933-1934. La précocité et la perspicacité du jeune critique qui, déjà, à l'âge de 22 ans, savait partager son enthousiasme instinctif pour le riche monde littéraire de la France de l'entre-deux-guerres sont stupéfiantes.
La variété de ces portraits est également étonnante, ainsi que la clarté des explications données au sujet des intentions et des motivations des auteurs. Ce serait banal, peut-être, d'observer qu'il nous manque aujourd'hui des critiques littéraires de cette envergure, qui auraient cet oeil de maître pour tant d'écrivains, de styles et de techniques différents.
Brasillach montre un flair certain pour la qualité littéraire, dont il paraît être souvent une sorte d'arbitre. L'Académie française ne s'y est pas trompée en décernant aux Portraits le prix Paul Flat (1935) pour le meilleur ouvrage de critique publié par un jeune écrivain ayant entre trente et quarante ans (à noter, toutefois, que le lauréat n'était alors âgé que de vingt-quatre ans !).
Il est vrai que Robert Brasillach avait la chance considérable de pouvoir profiter de la richesse littéraire du début du vingtième siècle en France, de sorte que ces Portraits jouissent d'un double avantage : offrir une matière première merveilleuse, exploitée par un des critiques les plus talentueux de sa génération.