Longtemps considéré comme une région périphérique en Méditerranée et dans l’Islam, le Maghreb médiéval est au contraire très tôt intégré dans des réseaux d’échanges, d’abord dans le cadre de la construction d’un espace islamique largement ouvert sur la mer, ensuite dans celui d’une Méditerranée dominée par les puissances latines européennes. Connecté à la fois à l’Orient, à l’Afrique subsaharienne et à la Méditerranée, le Maghreb islamique s’insère entre le viie et le xve siècle dans des connexions complexes qui donnent à ses ports un rôle croissant dans les échanges commerciaux, mais aussi plus largement dans la structuration de l’espace maghrébin et méditerranéen, à la fois comme pôles d’impulsion régionaux et interfaces entre des réseaux terrestres et maritimes. L’analyse des sources arabes et latines permet ainsi de montrer comment les acteurs politiques et économiques contribuent à faire évoluer ces réseaux commerciaux à différentes échelles, en premier lieu dans un espace centré sur les pays d’Islam, puis à partir du xie siècle dans une économie-monde en formation, connectant l’Afrique, l’Europe latine et l’Asie.