S'il nous est donné d'observer une soldate en train de
poser et de torturer des détenus, une cigarette aux lèvres,
ce n'est que parce que la production d'une telle image est
partie intégrante du supplice. Dans les guerres post-coloniales
contemporaines, où l'image en tant que telle est une
arme intelligente, la photographie fait figure d'arme
non conventionnelle. Plus spécifiquement, elle apporte
une contribution décisive à l'élimination de la qualité
temporelle et spatiale de la ruine.