Eluard Picasso
Pour la paix
« Lorsque se déroule dans ma mémoire le long film de l'oeuvre de Picasso, je suis toujours frappé d'admiration par l'enthousiasme, le travail, l'incessant mouvement d'un homme dont le message restera, j'en suis persuadé, "le meilleur témoignage que nous puissions donner de notre dignité". [...]
Picasso est fidèle à son sujet, dans la diversité. Et s'il dessine des colombes, l'une a pour elle sa blancheur, sa hiérarchie dans l'échelle des oiseaux, l'autre, par les plumes, est plus tendre, une autre protège le monde de ses ailes étendues ou bien se fixe dans l'élan ou même se transfigure en un visage humain. [...] »
- Paul Eluard, Picasso, dessins, 1952
Née au milieu des années 1920, en plein mouvement surréaliste, l'amitié de Paul Eluard et de Pablo Picasso prend une nouvelle dimension en 1935. pour connaître dix-sept années d'échanges sans ombre, jusqu'à la mort d'Eluard en 1952.
Ce sont la guerre civile espagnole et la tragédie de Guernica qui ont cimenté leur engagement commun contre le nazisme et le fascisme, pour la liberté des peuples et pour la paix. Cet engagement trouve son ultime expression en 1951 dans Le Visage de la paix, le seul ouvrage né de leur collaboration. Les variations de Picasso sur le thème de la colombe - qui accède alors à son statut universel de symbole - y dialoguent avec les courts poèmes d'Eluard, dont la simplicité tendre renoue avec celle des Poèmes pour lu paix que son pacifisme lui avait inspirés à la fin de la guerre de 1914-1918.
Des poèmes d'Eluard de diverses époques complètent ce recueil qui met en lumière l'engagement pour la paix de deux artistes parmi les plus importants du XXe siècle.