Le relativisme n'a pas bonne presse. Réduit au scepticisme, voire au nihilisme, il est assimilé à une position absurde, où l'on affirmerait comme vérité absolue qu'il n y a pas de vérité absolue. Mais à l'heure de la science contemporaine, qui insiste sur le caractère hypothétique et variable des axiomatiques, admet la pluralité des logiques et ne conçoit de physique que probabiliste, la notion de vérité absolue paraît plus douteuse que jamais. En accord avec cette relativité de la science contemporaine, il s agit de repenser le relativisme selon une rationalité non linéaire, reconnaissant l'irréductibilité des phénomènes de discontinuité, d'émergence et de circularité, et dans une visée pragmatiste qui dépasse l'utilité immédiate.