Cet ouvrage propose une lecture linguistique « engagée mais non enragée » (Hannah Arendt) des médias, à la lumière des idéaux démocratiques qu'ils devraient servir. Il s'appuie sur l'analyse des points de vue, afin de rendre compte de la subjectivité des discours, y compris lorsqu'ils semblent le plus objectifs. Il analyse leur confrontation
dans un cadre polyphonique, dialogique et empathique, afin de dégager les stratégies par lesquelles les médias entrent (ou non) en dialogue avec les sources et les acteurs des événements, mesurent la relativité des opinions, des faits et des savoirs, aident à penser la complexité et le bien commun, sans verser dans le relativisme. Il revient sur la dimension éthique des discours des médias, au-delà du respect de la déontologie. Enfin, il propose une étude renouvelée des postures des journalistes ainsi que des phénomènes de prise en charge et de responsabilité énonciatives.
De nombreuses études de cas - interviews, enquêtes, reportages, portraits, hyperstructures - analysent les mécanismes et effets du rewriting des dépêches d'agence, du fact-checking, de l'implicite, du persiflage, des caricatures, des phénomènes d'invisibilité et de naturalisation. Elles renouvellent les problématiques touchant aux relations entre médias et critique des médias, à la place des émotions dans les représentations, aux nouvelles formes de citation, de montage et à leur fonction de preuve.