Pouvoir
Pouvoir : à gauche, ce mot suscite encore des désirs et des reculs effarouchés. Comme si elle fantasmait le pouvoir davantage qu'elle ne le voulait. Il est temps qu'elle établisse un rapport plus mûr avec l'action et la chose que ce terme désigne. Elle ne le pourra qu'en s'obligeant, en permanence, à l'exercice des réalités.
Candidat à l'investiture de la gauche pour l'élection présidentielle de 2012, Manuel Valls ne craint pas d'affronter les aspérités du monde réel. Sans rien céder sur les valeurs, il veut redéfinir le but, les moyens et la méthode de la gauche. Faute d'avoir su s'adapter aux évolutions contemporaines, celle-ci réduit, trop souvent, sa conception du progrès au sauvetage de ses vieilles conquêtes. En s'appuyant sur des propositions concrètes dans les principaux domaines de l'action publique, Manuel Valls dessine les contours d'un projet global en phase avec notre époque.
Pour tous ceux qui ne se résignent pas à l'immobilisme, l'enjeu est crucial. Entravé par ses propres contradictions, le volontarisme de Nicolas Sarkozy s'abîme chaque jour un peu plus dans l'impuissance. C'est à une gauche moderne qu'il appartient désormais de reprendre la main pour porter à nouveau les espoirs de la France.