Parmi les nuisances du quotidien, en des temps d'hygiène sommaire et de promiscuité,
les parasites de l'homme que sont poux, puces et punaises ont tenu une place rien moins
qu'anecdotique. Mais leur trivialité a longtemps détourné le regard des historiens de
ces créatures minuscules. Où et comment a-t-on pensé, décrit, répertorié et représenté
ce qui ne se nomme «parasites» que depuis le XVIIIe siècle ? Comment a-t-on expliqué
à la fois leur origine, leurs modes d'existence et leurs modes d'action ? S'ajoutent des
questions sur la vision symbolique, voire spirituelle, de ces créatures participant de
la misère de l'homme mais aussi, croit-on, de la gloire divine de l'engendrement sans
accouplement, censé caractériser leur génération. La dimension médicale concerne les
pathologies liées aux «parasites» ainsi que les protocoles thérapeutiques mis en oeuvre.
Ces moyens incluent aussi des procédures non pharmacologiques voire non savantes,
comme l'épouillage qui a beaucoup intéressé anthropologues et ethnologues. Sujets de
considérations scientifiques, ils sont aussi objets de création artistique et langagière.
Historienne, c'est-à-dire soucieuse de comparer les époques et les aires pour mettre en
évidence les transmissions, les permanences et les évolutions, la démarche confronte
les données matérielles, textuelles et iconographiques.
Le colloque s'est tenu à Saint-Quentin-en-Yvelines, à Paris et à Nanterre, les 11,
12 et 13 mars 2015, avec le soutien de trois laboratoires, Pléiade (Université Paris-13
SPC), CHiSCO (Université de Paris-Ouest Nanterre La Défense) et DyPaC (Université
de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines), et de l'ED 395 de l'Université de Nanterre.
Il a été rendu possible grâce au Forum «Jeu et Société», ainsi qu'à la région Île-de-France
qui ont permis, de surcroît, la publication de ces actes.