Des crises pétrolières à la loi de transition énergétique, en passant par les différents événements nationaux et mondiaux concernant l’environnement et l’énergie, différents acteurs ont appelé à un changement de comportements des utilisateurs finaux d’énergie, appuyés par des analyses de l’homo oeconomicus (agent mu par sa rationalité économique) et de l’homo ecologicus (agent mu par ses valeurs environnementales). Cette démarche, qui n’a pas porté tous les fruits attendus, considère les comportements comme points d’aboutissement des politiques publiques, des dispositifs techniques ou des offres.
Cet ouvrage propose de renverser cette perspective. Posant les pratiques sociales comme point de départ, notre démarche consiste à appréhender leur diversité et leur ancrage quotidien et à saisir leurs logiques propres, pour analyser ensuite comment les outils et dispositifs sont mobilisés dans ces pratiques.
Dans un premier temps, les pratiques sociales et activités qui produisent une consommation d’énergie sont étudiées, afin de montrer comment les usagers jouent avec les systèmes, les équipements, les expérimentations, les catégories, les prescriptions. Dans un second temps, l’analyse se décale vers les acteurs intermédiaires, afin de prendre en compte les dispositifs socio-techniques, les acteurs et les instruments. C’est ainsi le « façonnement social » des technologies et la « fabrique des pratiques » qui sont explorés. Enfin, le rapport entre normes et pratiques (imbrication ou décalage) est examiné, en s’attachant aux discours portés par les ménages et les médias sur les consommations d’énergie et en analysant ce que chacun en raconte, dans ses actes langagiers.
Les contributions alternent entre restitutions d’enquêtes empiriques originales et travaux de synthèse faisant le point sur une notion. L’acteur de terrain comme le chercheur académique et l’étudiant pourront ainsi tirer profit de plusieurs niveaux de lecture correspondant à des formats de papier qui se complètent.