L’histoire du Théâtre en France peut se diviser en quatre grandes périodes. La première, que nous appellerons la période latine, s’étend depuis la conquête jusqu’au douzième siècle ; la seconde est marquée par l’apparition des grands poèmes dramatiques connus sous le nom de mystères et de miracles, et l’emploi dans ces poèmes de la langue vulgaire ; la troisième est celle de la renaissance ; enfin, la quatrième commence avec Corneille et Molière. Chacune de ces périodes a son caractère bien tranché. Dans la première, aussi longtemps que persiste la tradition latine, le théâtre, dans l’acception moderne du mot, n’existe point encore. Il y a des représentations scéniques, nous ne parlons ici que de notre pays ; il n’y a point de littérature dramatique. Cette littérature apparaît seulement au douzième siècle ; elle règne, avec la foi, jusqu’au moment où la renaissance ouvre à l’esprit humain des voies entièrement nouvelles : alors le génie gréco-romain se réveille, en s’alliant au génie chrétien et chevaleresque. Les compositions dramatiques sont tout à la fois religieuses, satiriques, classiques, romanesques. Enfin, Corneille et Molière, en élevant d’un seul coup notre Théâtre au plus haut degré de perfection, marquent l’avènement définitif de l’art moderne.