Notre monde aurait-il quelque mauvaise conscience, quelque problème avec la mémoire et l'absence ? D'un côté, l'inflation mémorielle qui touche groupes et communautés pour commémorer un drame, un événement, un personnage célèbre. D'un autre, et de manière surprenante, la tentation de l'effacement, de l'oubli qui touche tant de contemporains. Tous ceux qui disparaissent sans crier gare de nos sociétés, sans qu'une protestation ne s'élève...
Il y a donc sans doute urgence à faire « acte de présence », comme y invite Sylvie Germain. Alors que nous habite la tentation du virtuel absolu, qui évacue la chair et la pesanteur des choses, l'heure n'est-elle pas au retour de ce temps présent, à ce monde-ci, quitte à y affronter le mal ou la peur ? Pour découvrir aussi que le silence est habité, au-delà de l'angoisse...