Quatre-vingt-treize peut apparaître d'abord comme un roman sur
la guerre, non sur la paix. La guerre y est multiple : civile, militaire,
politique, sociale, religieuse... Mais Hugo n'omet jamais la mise en
perspective, qui seule permet de comprendre les mécanismes secrets
des phénomènes historiques. La paix est l'envers et le contrepoint
de la guerre. On ne peut comprendre la guerre sans avoir une idée
claire de la paix qui en est l'horizon.
Quatre-vingt-treize est aussi un roman philosophique. La paix n'est
pas seulement le contraire de la guerre. C'est une notion supérieure,
un idéal. Pour cet idéal, il est permis de se battre. Une autre dimension
de la paix apparaît alors, plus métaphysique, voire mystique.