Que veulent les femmes ?
Y avait-il quelque affinité entre l'opiniâtre fidélité de Pénélope, la décision infanticide de Médée, l'exubérance criminelle de Clytemnestre ? Si l'on met à part la moralité, si l'on cherche l'origine, la force originelle de ces femmes qui ne cèdent jamais, ne peut-on pas percevoir quelque chose qui désigne chez les femmes un « vouloir » fondamental, venu des origines, d'avant même la décision ?
Ce que l'historien et philologue Jackie Pigeaud (grand spécialiste de l'Antiquité) en revenant sur toutes les femmes de la poésie grecque qu'il a tant fréquentées - les bonnes comme Pénélope ou Alceste, les terribles comme Médée ou Clytemnestre - entend par « vouloir » n'est pas les caprices, non pas seulement la décision, mais la force de décider et la capacité de réaliser, d'aller jusqu'au bout. Le terme « vouloir » couvre quelque chose qui est de l'ordre de la force.
Et surtout la femme aime aimer ; il y a en elle comme une gravité sourde, admirable ou redoutable. Elle veut aller jusqu'au bout pour le pire, pour le meilleur.