C'est un garçon laid qui s'invite à une soirée étudiante donnée dans un pavillon de banlieue. La fête est finie, il est seul dans le jardin, derrière une chaise longue, dissimulé par la nuit. Plonge alors dans la piscine un jeune homme, le maître des lieux, accompagné de son amie et de son pote. Le garçon les observe, monologue sur leurs actions, comme un commentateur invisible, au bord de ce qui se joue. Les regardant s'amuser, se battre, se faire l'amour, il s'analyse en eux tandis que, progressivement, sous le discours, remontent les vrais objets de sa présence en ce lieu : un coup d'épaule dans un couloir de la fac, un poème de Gaston Miron lu en classe de littérature. Le lendemain, il se réveille. Le jeune homme de la piscine lui fait face. Commence alors un dialogue inattendu qui va libérer et exacerber les sentiments.
Une pièce audacieuse par sa forme et par sa langue - directe, parfois crue, décalée par l'intrusion de québécois - qui scrute au plus près le désir et la rétention de ce désir, les rapports de domination, le harcèlement et la passivité, l'humiliation, la place des corps dans le jeu social comme dans l'être au monde, l'immanence de la beauté et de la laideur, et la question du regard, amoureux bien sûr, mais aussi voyeur.