L'Europe est «unie dans la diversité». C'est du moins ce que nous dit la
devise de l'Union européenne. Dans les faits, les choses ne sont pas aussi
simples qu'il n'y paraît à première vue. Qu'en est-il de l'entité politique et
culturelle que l'UE a entrepris de rassembler sous son drapeau, des Etats qui
la composent ? Qu'est-ce que ce continent, qui n'est pas un continent et dont
Paul Valéry affirmait qu'il est un cap à l'extrême-ouest de l'Asie ?
La carte conceptuelle du grand politologue Stein Rokkan apporte un
éclairage particulier à ces questions. Elle se révèle comme l'un des rares
modèles de la science politique, élaboré en 1975 et 1979, à présenter un
caractère prédictif. Soumis peu avant la mort de Rokkan en 1979, il permet de
comprendre des phénomènes multiples, tels récemment la crise grecque ou
celle de l'Ukraine.
Disciple du grand politologue norvégien, Daniel-Louis Seiler se sert de son
modèle pour analyser les cas de chacune des régions qui constituent
l'Europe. Sont ainsi comparées les grandes nations impérialistes et le
nationalisme périphérique qu'elles dominèrent, l'Europe du Sud, les
démocraties consocatives comme la Belgique ou la Suisse, l'Europe centrale
et les limites de l'Europe.