Pour beaucoup, l'année 2001 restera celle des attentats du 11 septembre, qui ont dominé l'actualité politique internationale et amené les défenseurs des droits humains du monde entier à se mobiliser sur de nouveaux fronts. Mais, comme le montre ce Rapport annuel d'Amnesty International, cette année a également été marquée par d'innombrables autres tragédies.
Amnesty International a réagi aux attaques du 11 septembre aux Etats-Unis en les condamnant sans réserve, et en demandant que leurs responsables présumés soient traduits en justice dans le respect du droit international. Les membres de l'organisation ont résolument lutté contre les réactions racistes qui visaient des personnes considérées comme musulmanes ou originaires du Moyen-Orient. Lorsque les gouvernements ont adopté des lois draconiennes en matière de sécurité et d'immigration, Amnesty International a lancé des actions destinées à garantir le respect des droits fondamentaux. Le mouvement a également demandé que les lois de la guerre soient strictement respectées dans le cadre des opérations militaires menées en Afghanistan à l'initiative des Etats-Unis. Dès le départ, le mot d'ordre d'Amnesty International a été : «Non à la vengeance, oui à la justice.»
Ce rapport réunit des informations sur les atteintes aux droits humains commises dans 152 pays et territoires, et rend compte des actes de répression et de violence qui ont brisé des millions d'existences au cours de l'année 2001. Certaines populations ont été exposées à de nouvelles menaces par des individus qui cherchaient à obtenir un avantage sur le plan militaire ou à se maintenir au pouvoir. D'autres souffraient toujours des suites de génocides ou d'autres atrocités commises dans le passé. Les droits de nombreuses personnes n'ont pas été défendus contre des atteintes fondées sur la couleur de leur peau, leur identité ou leur orientation sexuelle. Des millions de personnes dont la sécurité était menacée ont été contraintes de se réfugier dans d'autres pays, où elles ont été confrontées à une hostilité et à des difficultés croissantes.
Si ce rapport révèle les insuffisances des dispositifs de protection des droits humains, il témoigne aussi du courage et de la détermination inébranlables des défenseurs des droits fondamentaux, ainsi que du rôle capital qui est le leur dans un monde en proie à la pauvreté, à la guerre et à la répression.