Prisonnières de conceptions binaires opposant l’intérêt particulier à l’intérêt général, le local au global, la vérité scientifique à la volonté politique, la nature à l’humanité, nombre d’approches censées porter remède à la crise écologique tiennent difficilement leurs promesses. La simplicité des diagnostics qu’elles posent se paie au prix fort : en éludant la variété et la complexité des situations concrètes, elles aboutissent souvent à des solutions impraticables et entretiennent un climat de désespoir. Loin du prêt-à-penser habituel qui entoure la question écologique, le présent essai plaide pour une réintégration du facteur humain dans la caractérisation même des problèmes. Reconnaître la richesse des relations des humains au vivant ouvre sur une tout autre lecture des enjeux et fait jaillir de nouvelles perspectives. Il faut s’affranchir du dualisme planète/humanité qui empêche de raisonner à nouveaux frais et stérilise les capacités d’engagement des acteurs. Conçu comme espace de coordination entre acteurs en vue d’objectifs partagés ou d’un projet commun, le territorial – et non le territoire – constitue un levier de changement décisif pour une prise en charge active du vivant. De la terre au ciel, de la biodiversité aux changements climatiques, des initiatives locales et territoriales aux stratégies globales, le présent ouvrage convie le lecteur à un véritable voyage. À l’issue de ce périple se précisent les conditions d’une reconquête de la qualité du vivant, dont celles du contrat territorial.