La luxuriance du vocabulaire propre à désigner les instruments de détention, l’obtention des témoignages serviles sous la contrainte, la valeur magique accordée à la souillure, la transposition dans l’art des châtiments mythiques selon les modalités de la pénalité réelle ainsi que leur simulation sur la scène théâtrale, en disent long sur la familiarité des Grecs avec les tourments et les peines. Cette proximité, souvent occultée, vécue dans le quotidien et exprimée dans la fiction, trahit aussi les phantasmes et les sentiments collectifs face à la répression qui, toujours, conserva dans la forme des exécutions capitales un caractère ordalique. Jamais prise en compte dans les ouvrages qui traitent de ces questions, l’imagerie a nourri la matière de ce livre, fondé au demeurant sur l’étude des realia, des témoignages littéraires et des gloses. Par la confrontation de sources aussi diverses, l’auteur élargit le champ des connaissances techniques relatives à l’instrumental carcéral et aux modalités de l’exposition au poteau.