Exception faite de Parole obscure, mince ouvrage mûri dans le deuil de sa mère et paru en 1965, Récit des événements, qui vit le jour deux ans plus tard, est le seul livre publié de son vivant par José Carlos Becerra. L'ampleur du vers mais celle aussi de l'imaginaire, et sa volonté de brasser, d'embrasser l'Histoire, son sens aigu enfin de l'architecture, y témoignent des lectures formatrices que furent pour lui celles notamment de Paul Claudel et surtout de Saint-John Perse, mais aussi de la force avec laquelle le han-taient alors les forêts de son Tabasco natal, haut lieu de la civilisation olmèque.
L'aventure singulière et l'œuvre unique de Becerra offrent à la poésie mexicaine du XXe siècle un repère aussi original et puissant que le furent pour la prose celles de Juan Rulfo.