A Charles Toché.
Je ne vous fais pas l’outrage, mes seigneurs, de vous demander si vous avez lu ce chef-d’œuvre de gaieté et de fantaisie qu’est le livre de notre ami Courteline : Le train de 8 h. 47, lequel contient, en soi seul, un tel trésor de joyeuseté et de bon rire que tous les mélancoliques du monde en pourraient être réjouis, et tel que je donnerais, pour lui, tous les romans psychologiques du monde. Or donc, vous connaissez, comme moi, ce délicieux La Guillaumette et le précieux Croquebol, grands comme Don Quichotte et Sancho Pança, et aussi ce merveilleux capitaine qui souhaite toujours d’être changé en sucrier, ou en four à chaux, ou en bassinoire s’il n’accomplit la chose la plus simple du monde, prenant, sans cesse, les dieux d’Ovide à témoin de ses moindres actions, Ame crédule aux miracles et aux métamorphoses dont les parjures sont punis, comme l’ont constaté tous les observateurs sérieux.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.