La crise du Covid-19 a ébranlé nos sociétés et nos certitudes. Elle a jeté une lumière crue sur l'absurdité et la dangerosité des discours qui visaient, depuis des dizaines d'années, à discréditer la puissance publique, ne jurant que par " l'efficacité du privé ". Elle a montré la fragilité de notre monde globalisé et, surtout, la responsabilité de notre modèle de développement dans la transmission du virus à l'être humain puis sa propagation.
Cette crise, peut-être encore plus que les précédentes, nous oblige. Elle nous enjoint de tourner la page d'un système économique arrivé à bout de souffle. De rompre avec le néolibéralisme, le productivisme et l'obsession de la croissance. De retrouver le sens des priorités, de ce qui compte vraiment : la protection sociale, la santé, la transition écologique. De renouer avec un État-providence stratège, investisseur et producteur. Une puissance publique au service de l'intérêt général et pleinement inscrite dans le projet européen et la coopération internationale.
À l'image du New Deal mis en oeuvre par le président Roosevelt au lendemain de la crise de 1929 aux États-Unis, c'est un plan ambitieux et pragmatique qui est ici proposé. Un plan qui replace l'économie au service de tous et non plus de quelques-uns, dans le respect des limites de la planète. État employeur en dernier ressort, réduction du temps de travail, revalorisation des bas salaires ; grand plan de rénovation thermique des bâtiments, développement du low-tech comme filière industrielle ; réforme fiscale, encadrement des écarts de salaires ; gestion de la dette... Les solutions existent, elles ne demandent que le courage politique de les mettre en oeuvre !